Vendu pour : 181 250 $

PROVENANCE
Succession de l’artiste
Galerie Dominion, Montréal
Collection privée, Victoria

Emily Carr a réalisé des croquis en plein air dès le début de sa carrière. Ces aquarelles et ces huiles peintes sur le motif lui servaient généralement d’études pour les tableaux plus réfléchis qu’elle peindrait plus tard dans son atelier. Comme ses collègues du Groupe des Sept, Carr a fait beaucoup plus de pochades sur le vif que de toiles. Son observation directe du paysage et de la forêt lui permettait d’enregistrer rapidement et de manière décisive ses premières impressions.

Les premières études de Carr sur le motif sont des aquarelles ou des huiles sur panneau. Au début des années 1930, Carr commence à peindre sur place en utilisant du papier kraft, relativement bon marché, comme support. Estimant qu’elle devrait choisir une nouvelle méthode pour peindre ses réactions avec plus de spontanéité, elle adopte la peinture à l’huile diluée avec de l’essence, pour travailler à bon rythme, comme principale technique d’esquisse. Ses huiles sur papier varient en dimensions.

Forest Glade est un bel exemple de l’approche directe de Carr dans la représentation des paysages. Peinte sur place, l’œuvre a un caractère immédiat qui provient de la proximité de Carr avec son sujet. L’ensemble de l’image est animé par un coup de pinceau audacieux et la disposition des éléments de la composition. Le premier plan, réalisé rapidement, permet au spectateur de se situer par rapport au paysage. La scène est observée d’une position légèrement surélevée, ce qui nous laisse voir la forêt elle-même. Le fait que Carr ait choisi de ne pas inclure de vue lointaine est révélateur de sa propre expérience de la forêt.

Toutefois, le monde extérieur à la forêt n’est pas ignoré : la tache de soleil au milieu de la scène et la lumière éclairant le côté droit du tronc au centre permettent au spectateur de sentir une ouverture. Cela étant dit, l’intérêt principal de Carr demeure la forêt elle-même. Le traitement différent qu’elle réserve aux sapins, avec la peinture appliquée en staccato, est frappant. Les arbres plus petits du premier plan sont en jaune-vert vif, qui évoque de jeunes pousses, alors que le feuillage vert foncé expressif et enveloppant du grand arbre au centre donne l’impression qu’une brise anime toute la scène.

L’esquisse est animée par le coup de pinceau rythmé et puissant de Carr pour qui la forêt était un lieu riche en énergie. L’usage de couleurs éloquentes plutôt que réalistes, comme les bleus intenses qui illuminent la moitié gauche de l’œuvre, confère à l’image à la fois plus de complexité et plus d’expressivité. Il est évident que Forest Glade a été peint avec une rapidité décisive et un dynamisme considérable. Carr était profondément investie dans son sujet. Pour elle, la forêt était un lieu de stimulation visuelle et d’énergie spirituelle.

Nous remercions Ian M. Thom, conservateur principal à la Vancouver Art Gallery de 1988 à 2018, auteur de l’essai ci-dessus.

Veuillez noter qu’il y avait deux cachets d’authentification de la succession d’Emily Carr. Le Musée des beaux-arts du Canada a dans sa collection le cachet arborant le nom de l’artiste en minuscules. Pour leur part, les archives de la Colombie-Britannique possèdent le timbre au nom écrit en majuscules avec lequel Lawren Harris a estampillé les œuvres avant de les envoyer à Max Stern de la galerie Dominion. Ce galeriste s’occupait de la succession d’Emily Carr et conservait le cachet en lettres minuscules dans sa galerie à Montréal.

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

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