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Riopelle et ses contemporains
3e séance

septembre 05 - septembre 26, 2024

DÉTAILS DU LOT
Cette séance est fermée aux enchères.
Enchère actuelle: 10 000 $ CAD
Historique des enchères
# de palette Date Prix

28413 13 sept. 2024 | 04 : 58 : 39 10 000 $

La liste de l'historique des enchères a été mise à jour le: vendredi, 27 septembre 2024 | 09h 26m 19s

LOT 223

AANFM AUTO CAS OC QMG
1922 - 2011
Canadien

Naze Iman Brun
huile sur panneau
signé et daté 1947 et au verso titré sur les étiquettes
13 x 10 1/4 po, 33 x 26 cm

Estimation : 10 000 $ - 15 000 $ CAD

Vendu pour : 12 500 $

Exposition à : Heffel Montréal

PROVENANCE
Prêt de l’artiste à Jean-Paul Riopelle, 1948 - 1971
Galerie Gilles Corbeil, Montréal
Collection privée, Montréal
Art canadien d’après-guerre et contemporain, Maison de vente aux enchères Heffel, 26 mai 2010, lot 026
Collection privée, Toronto
Hodgins Art Auctions, 28 mai 2018, lot 053
Collection privée, Montréal
Art d’après-guerre et contemporain, BYDealers, 29 mai 2022, lot 025
Collection privée, Montréal

BIBLIOGRAPHIE
Gilles Hénault, « Au sujet d’une exposition de P. Gauvreau », Combat, 22 novembre 1947
Tancrède Marsil, « Gauvreau automatiste », Quartier Latin, 28 novembre 1947
François-Marc Gagnon, Chronique du mouvement automatiste québécois, 1998, pages 392, 732 et 733
Jeanette Biondi, Le jeune homme en colère : Biographie de Pierre Gauvreau, 2003, pages 165 et 166

EXPOSITION
75, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, Trente-trois tableaux de Pierre Gauvreau, 15 - 30 novembre 1947, catalogue #24
Galerie Nina Dausset, Paris, Rixes, janvier-juillet 1951, en tournée à la Galerie Marcel Evrard, Lille ; Galerie Lou Cosyn, Bruxelles ; et Galerie Springer, Berlin


Démobilisé de l’armée canadienne à l’été 1946, Pierre Gauvreau revient d’Angleterre et s’installe très rapidement sur la scène artistique montréalaise, participant à une exposition collective avec la Société d’art contemporain en novembre 1946 et à une autre en février 1947 avec les peintres que les journalistes surnomment « Les Automatistes ». Cette deuxième exposition du groupe Automatiste a eu lieu dans l’appartement de la famille Gauvreau sur la rue Sherbrooke Ouest. Pierre a dû commencer à peindre immédiatement à son retour, car en novembre 1947, il en avait assez pour une exposition personnelle de 33 œuvres dans ce même appartement. Naze iman brun en fait partie, comme nous le savons grâce à la liste publiée dans la Chronique du mouvement automatiste québécois de François-Marc Gagnon. Le titre vient probablement du poète Claude Gauvreau, le frère de Pierre, dont le fantastique langage exploratoire est mis en évidence ici et avec d’autres titres de l’exposition, tels que Tnerrêche. Aussi domestique qu’elle ait pu être, cette exposition solo a en fait donné lieu à six articles substantiels dans trois journaux montréalais, dont « Gauvreau, automatiste », une entrevue du peintre par le jeune journaliste Tancrède Marsil, et une critique de Gilles Hénault, poète et critique destiné à être l’un des premiers directeurs du Musée d’art contemporain de Montréal, qui a écrit : « Si l’on regarde les tableaux de Gauvreau comme il faut les regarder, en se concentrant sur leurs qualités plastiques, on peut conclure qu’ils sont parmi les meilleurs que nous ayons vus, du moins parmi les jeunes peintres canadiens-français. »

Naze iman brun a fait partie de la collection de Jean-Paul Riopelle pendant plus de 20 ans parce qu’elle a accompagné, avec d’autres tableaux de Gauvreau, Riopelle et sa femme Françoise en France en décembre 1948. Ils étaient rentrés au Canada pour avoir leur premier enfant, Yseult, et pendant leur séjour, ils ont signé le manifeste automatiste, le Refus global. L’idée était de montrer les tableaux en Europe, y compris Naze iman brun, comme cela s’est finalement produit. Bien que l’amitié de Riopelle avec André Breton finisse par se refroidir, il maintient le contact avec les membres d’un groupe dissident surréaliste autour de la revue Rixes. En 1951, Rixes organise une série d’expositions dans lesquelles Gauvreau apparaît avec Riopelle et d’autres peintres du monde entier, dont Christine Boumeester (France), Henri Goetz (France), Iaroslav Serpan (France), Jerzy Kujawski (Pologne), Matta Echaurren (Chili), Francisco Nieva (Espagne), Heinz Trökes (Allemagne) et Enrique Zanartu (Chili). Au cours du printemps et de l’été, cette exposition a été présentée à la Galerie Marcel Evrard à Lille, à la Galerie Springer à Berlin et à la Galerie Lou Cosyn à Bruxelles, comme le mentionnent Gagnon dans Chronique du mouvement automatiste québécois et Jeanette Biondi dans Le jeune homme en colère : Biographie de Pierre Gauvreau.

Le tableau est revenu au Canada avec Riopelle en 1971, à la Galerie Gilles Corbeil à Montréal, et a ensuite trouvé sa place dans une collection privée, où il n’a pas été vu publiquement pendant très longtemps. Le Naze iman brun est très riche dans ses nuances brunes, très imposant malgré sa petite taille, et est caractéristique de l’œuvre de Gauvreau à cette époque. Il est certes non réaliste mais toujours figuratif dans son organisation, avec des formes biomorphiques sur un fond varié, avec des taches de couleur et des lignes esquissées posées au pinceau, plutôt que le couteau à palette qui devenait populaire auprès des autres membres du groupe.

Nous remercions Ray Ellenwood, co-auteur de Automatiste Revolution, pour sa contribution à l’essai ci-dessus, traduit de l'anglais.


Tous les prix affichés sont en dollars canadiens.


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