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La liste de l'historique des enchères a été mise à jour le: jeudi, 31 octobre 2024 | 18h 50m 05s

LOT 130

ALC BCSFA CGP FCA G7 OSA RPS TPG
1885 - 1970
Canadien

Algoma Sketch II
huile sur panneau
signé et au verso signé, titré et daté vers 1919 sur les étiquettes de la galerie
10 1/2 x 13 3/4 po, 26.7 x 34.9 cm

Disponibles aux offres après enchères. CAD

PRIX : $121,250

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Roberts Gallery, Toronto
Canadian Fine Arts, Toronto
Galerie Walter Klinkhoff Inc., Montréal
Collection privée, Toronto


Les esquisses représentant Algoma réalisées par Lawren Harris sont des fondements de l’histoire de l’art canadien. En plus de porter l’héritage de la genèse du Groupe des Sept et de la « réimagination » collective du pays par des artistes qui partageaient « une vision commune »[1], elles soulignent les développements artistiques marquants de l’un des artistes les plus renommés au Canada.

La première visite de Harris dans la région – un lieu sauvage riche en paysages spectaculaires de forêts, de collines, de lacs et de rivières à l’est du lac Supérieur – a lieu au printemps 1918, en compagnie du mécène James MacCallum. Enthousiasmé par le potentiel d’Algoma comme source d’inspiration picturale, il organise rapidement un autre voyage dès l’automne suivant avec ses collègues artistes J.E.H. MacDonald et Frank Johnston. A.Y. Jackson et Arthur Lismer se joindront à eux lors de voyages ultérieurs. Les œuvres réalisées ici sont le catalyseur de la formation du Groupe et de sa première exposition, en 1920. De plus, elles offrent une matière abondante pour inspirer le mouvement artistique alors à ses débuts. Harris et ses collègues dépendent du chemin de fer Algoma Central pour se déplacer dans cette région aux paysages variés et spectaculaires. Lors de leurs premières visites, ils vivent dans un wagon couvert aménagé qu’ils stationnent sur voies d’évitement et, entre 1920 et 1922, dans des cabanes sur les lacs Mongoose et Sand.

Harris écrit : « On peut être presque assuré qu’un séjour de deux mois riches en expériences directes de l’art vivant et créatif dans notre pays nordique entraînera un changement radical de l’attitude de tout être voué à la création. Il lui apportera une liberté intérieure et la liberté de s’aventurer seul, ce qui est pratiquement impossible au milieu des exigences et des frivolités de l’Europe ».[2] C’est en vue de poursuivre de telles explorations artistiques que Harris finance et coordonne les séjours à Algoma. L’immersion totale dans les paysages qu’il peint s’inspire directement des longs séjours de Tom Thomson dans le parc Algonquin, séjours qui ont permis son développement artistique capital et très rapide, juste avant sa mort prématurée en 1917. L’influence de Thomson est évidente dans beaucoup d’œuvres représentant Algoma, dont celle-ci qui fait indéniablement écho à l’économie de coups de pinceau et à la capacité de suggérer l’essence d’un paysage au moyen de formes simplifiées et de couleurs subtiles, mais précises.

À la fois intime et sombre, Algoma Sketch II représente le coin tranquille d’un lac. Des épinettes aux silhouettes irrégulières charmantes se dressent sur la rive, accompagnées d’un bouleau solitaire et soutenues par des formations nuageuses instables. Les nuances de vert et de brun, l’allusion aux rochers sur la rive qui se reflètent légèrement sur la surface de l’eau limpide peu profonde démontrent que Harris connaît bien son sujet et le représente avec assurance. L’œuvre est peinte avec honnêteté et spontanéité. La familiarité intime de Harris avec le sujet a, comme dans le cas de Thomson, facilité la création de chefs-d’œuvre singuliers du Nord représentant des moments créatifs inspirés croqués rapidement. Bien qu’aucune caractéristique du paysage ne permette d’en situer l’emplacement, cette scène est facile à reconnaître et a probablement été croquée au lac Sand, à une époque où Harris visitait Algoma depuis des années et où il avait trouvé le confort et la liberté auxquels il aspirait lorsqu’il a décidé de s’immerger dans son sujet.

Harris a écrit : « Notre but est de peindre le paysage canadien en respectant son essence. L’air, les humeurs et l’esprit de ce territoire sont différents de ceux de l’Europe et des vieux pays. […] Il faut le voir, vivre avec lui et le peindre en se consacrant entièrement à sa propre existence et à son esprit afin qu’il nous livre ses secrets. »[3] Le succès et l’importance des œuvres réalisées dans la région d’Algoma incarnent cet objectif. De plus, elles démontrent la valeur inestimable de cette démarche grâce à leurs contributions historiques à l’art canadien et à leur capacité continue d’inspirer et de révéler des vérités sur les paysages qu’elles représentent.

Nous remercions Alec Blair, directeur et chercheur principal du projet d’inventaire Lawren S. Harris, qui a rédigé l’essai ci-dessus.

1. Avant-propos de Group of Seven: Catalogue Exhibition of Paintings, May 7th - May 27th, 1920, Toronto, Art Museum of Toronto, 1920 [traduction libre].

2. Cité dans Bess Harris et R.G.P. Colgrove (dir.), Lawren Harris, Toronto, Macmillan of Canada, 1969, p. 48 [traduction libre].

3. Ibid [traduction libre].


Tous les prix affichés sont en dollars canadiens.


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