LOT 034

BCSFA CGP OC RCA
1913 - 2007
Canadien

West of Williams Lake
huile sur toile
signé et daté 1964 et au verso signé, titré, daté, inscrit diversement et étampé Galerie Dominion
32 x 45 po, 81.3 x 114.3 cm

Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Montréal

PROVENANCE
Galerie Dominion, Montréal
La Banque d’art du Conseil des arts du Canada, 1972
Galerie Dominion, Montréal
Collection privée
Beaux-arts canadiens, Maison de vente aux enchères Heffel, 25 mai 2005, lot 150
Collection privée, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Paul Duval, Four Decades: The Canadian Group of Painters and Their Contemporaries, 1972, reproduit à la page 160
Robert Amos, E.J. Hughes Paints British Columbia, 2019, reproduit page 146


E.J. Hughes est surtout connu pour ses scènes côtières, mais il a fait un certain nombre de voyages à travers l'intérieur de la Colombie-Britannique, rassemblant des matériaux pour des peintures qu'il a ensuite réalisées tout au long de sa carrière. L'une d'entre elles était cette toile montrant trois petits lacs brillant comme des joyaux parmi les collines ondulantes à l'ouest du lac Williams.

Le 8 mars 1963, Hughes annonce une bonne nouvelle à sa sœur Zoe: « Cette année encore, j'ai présenté une demande de bourse du Conseil des arts du Canada et on m'a informé le mois dernier que j'en avais reçu une ! Ce n'est pas pour le montant total de 4000 $, mais c'est 3000 $ et ce sera suffisant pour cinq ou six mois de croquis prolongés dans des régions de la Colombie-Britannique et des Rocheuses de l'Alberta. »

« J'espère obtenir suffisamment de croquis au crayon cette année pour produire des peintures en atelier pendant cinq ou six ans à venir », poursuit-il. « Ce sera un problème et une tâche que de faire de l'art à partir de sujets aussi beaux et pittoresques... mais je pense que c'est possible s'ils sont bien peints et composés sur la toile. [1] »

Le prix du Conseil des arts du Canada a donné à Hughes la confiance nécessaire pour acheter une nouvelle Pontiac Acadian marron. Enfin, il n'aurait pas à marcher autant pour se rendre à ses sites de croquis.

Le 3 juillet 1963, Hughes a écrit à son marchand Max Stern au sujet du premier voyage d'esquisse, que lui et sa femme Fern venaient d'accomplir. « Notre premier voyage, à l'intérieur des terres, a été à Cache Creek pendant une semaine, au lac Williams pendant une semaine et la dernière semaine à Kamloops... Du lac Williams, j'ai obtenu différentes scènes du canyon du Fraser et du magnifique lac Williams lui-même. »

Comme d'habitude, Hughes ne peint pas sur place mais crée des dessins très détaillés et annotés à partir desquels il travaille plus tard dans son atelier. Trois peintures résultent de son séjour au lac Williams. La première est une vue de petits lacs bleus intitulée West of Williams Lake, qu'il peint d'abord à l'aquarelle en 1963, puis à l'huile en 1964.

Peu de temps après son retour chez lui au lac Shawnigan, le 25 novembre 1963, Hughes envoie l'aquarelle à la Galerie Dominion. Dans la lettre d'accompagnement, il dit à Stern: « L'ouest du lac Williams représente un paysage d'élevage de bétail dans la « ceinture sèche » de l'intérieur de la Colombie-Britannique, à l'ouest du fleuve Fraser, à quelques kilomètres de la ville de Williams Lake, et juste à l'est d'un petit village appelé Riske Creek. »

Six mois plus tard, le 19 mai 1964, il expédie la peinture à l'huile West of Williams Lake et écrit à Stern: « Le croquis original au crayon a été fait à partir de ma voiture, garée sur le bord de la route Bella Coola, à environ 20 milles à l'ouest de la ville de Williams Lake, en Colombie-Britannique. » La toile montre une partie d'un champ de drumlins, des sédiments déposés par le retrait des glaciers de la dernière période glaciaire. Des fleurs sauvages jaillissent du sol sec au premier plan, et les charmants lacs sont enveloppés dans les collines doucement vallonnées. De petits buissons et ce qui peut être des conifères sombres pourraient facilement être confondus avec l'une des dizaines de bovins noirs qui paissent près du bord de l'eau dans cette scène d'élevage bucolique.

En 1972, Stern informe Hughes que le Conseil des arts du Canada a acheté trois de ses peintures, dont la toile West of Williams Lake. Hughes a répondu dans sa lettre du 21 octobre 1972 : « Une reconnaissance officielle comme celle-ci, de la part d'un organisme artistique aussi important, est des plus encourageantes. »

En juillet 1979, la Banque d'œuvres d'art du Conseil des arts du Canada a choisi de retourner à la Galerie Dominion deux des peintures de Hughes, et la galerie a acheté West of Williams Lake pour 4 370 $. Le 21 mars 1980, Stern a écrit à Hughes qu'il l'avait déjà revendu, probablement pour cinq fois le montant. Grâce aux efforts de Stern, Hughes est devenu au fil du temps plus connu pour ses paysages exquis de la Colombie-Britannique, tels que West of Williams Lake, une composition harmonieuse qui distille, dans de subtils dégradés de couleurs couvrant tout le spectre, le grand ciel et la campagne ouverte de la région de Cariboo en Colombie-Britannique.

Nous remercions Robert Amos, artiste et écrivain de Victoria, en Colombie-Britannique, d’avoir rédigé le texte ci-dessus, traduit de l'anglais. Amos est le biographe officiel de Hughes et a jusqu'à présent publié cinq livres sur son travail. S'appuyant sur les archives de l'ami de Hughes, Pat Salmon, Amos travaille sur un catalogue raisonné de l'œuvre de l'artiste.

1. Des copies de toute la correspondance dans les collections spéciales, Université de Victoria.


Estimation : 100 000 $ - 150 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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