LOT 145

1886 - 1968
Japonais

Mère et fille sous un porche de village
huile sur toile
signé et au verso signé, daté 1960 et inscrit « Norma Macdonald Victoria BC Canada » et « Mac Donnal, Victoria [sic] » sur l’étiquette d'Arthur Lenars & Cie, Paris et diversement
16 1/4 x 10 3/4 po, 41.3 x 27.3 cm

Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Vancouver

PROVENANCE
Norma Macdonald, Victoria
Succession de Norma Macdonald
Acquis du susmentionné par une collection privée distinguée, Vancouver


L’érudition et la virtuosité du peintre d’origine japonaise Foujita ne fait aucun doute. Ce double portrait féminin se détachant sur un fond d’architecture méditerranéenne le démontre. Aux Beaux-Arts de Tokyo, il a appris les techniques et la composition de la peinture traditionnelle du Japon et celles de la peinture à l’huile occidentale dans les règles académiques. C’est un double bagage précieux qui va lui être utile pour se créer un style très différent des autres quand il s’installe à Paris en 1913 auprès de Picasso, Modigliani, van Dongen, Derain et bien d’autres encore. Paris va adorer la singularité et l’élan mystique de ses figures à la fois proches de l’estampe japonaise et voisines des chefs d’œuvre du musée du Louvre où il poursuit seul ses études. Les madones et les scènes mythologiques de la Renaissance italienne, en particulier Botticelli et Vinci, le fascinent. Il n’a de cesse de puiser dans ce répertoire l’essence même de la Beauté. Et c’est ainsi qu’il emploie une technique mixte, tout à fait singulière, à mi-chemin entre deux cultures, celle de ses ancêtres, immenses dessinateurs respectueux de la ligne et de la simplification des espaces et du sujet, et la retenue poétique et mystique des grands maitres de la Renaissance.

En 1960, il crée une scène féminine mi-profane, mi-religieuse, la situant sous une arcade qui est l’évocation simplifiée d’une église, donnant sur une place ou une ruelle d’un village baigné de soleil en Italie, la Toscane sans doute. La position de la mère, la couleur et le décolleté de la robe, rappelle la Joconde de Vinci tandis que son visage d’une clarté ivoirine rappelle ceux du maitre des portraits des jolies femmes de Florence, Sandro Botticelli. Les mains élégamment jointes, elle est en prière, les yeux légèrement baissés en signe de recueillement. Son enfant, une jeune fille tout aussi élégamment vêtue, lui exprime son amour en rapprochant sa main de celles de sa mère. On apprécie la finesse, l’élégance du dessin et les contrastes très flatteurs des couleurs baignées de soleil. L’apport de la culture ancestrale de Foujita se situe dans l’usage calligraphique de pinceaux très fins et de brosses habiles. Le peintre décrit à main levée, sans repentir et sans tracé préalable, sur la surface blanche et lisse comme de la porcelaine de son fond, les traits fins des visages, les étoffes harmonieusement plissées, la solidité des murs rosés, les tuiles et les pavés reliant comme une petite musique de fond la mère et la fille, graphiquement.

Nous remercions Sylvie Buisson, Historienne d’art, auteure du Catalogue Général Raisonné de l’Œuvre de Léonard Foujita, d’avoir rédigé le texte ci-dessus.

Sylvie Buisson, de l'Union Française des Experts, a confirmé l'authenticité de cet œuvre, qui est répertoriée et numérotée dans les Archives Artistiques ACRB et sera incluse dans le prochain volume du catalogue général raisonné de l’artiste. Cette œuvre est accompagnée d'un certificat d'authenticité de Sylvie Buisson.


Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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