PROVENANCE
Collection d’Ali Khan
Galerie Charpentier, Paris, 23 mai 1957, lot 41
Impressionist & Modern Art Day Sale, Sotheby’s New York, 8 novembre 2006, lot 535
Collection privée, Nouvelle-Écosse

BIBLIOGRAPHIE
Raymond Cogniat, Raoul Dufy, 1962, reproduit planche 9
Maurice Laffaille, Raoul Dufy, Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, tome 2, 1973, reproduite page 380, catalogue #910

EXPOSITION
Château de la Vigne, Bondue, Bretagne, École de Paris, Collections privées du Nord, 1967, catalogue #78

Raoul Dufy est né au Havre en 1877. Il est issu d’un milieu modeste. Très tôt il envisage une carrière d’artiste mais ce choix ne rassure pas ses parents qui envisageaient pour leur fils une activité plus rangée dans l’administration. Pourtant, la détermination de Dufy va les faire plier. En 1895, le jeune Raoul obtient de son père qu’il l’inscrive à l’École Municipale des beaux-arts du Havre où il fait la connaissance d’Othon Friesz, comme lui Havrais de naissance. Durant trois ans, il apprend le métier de peintre et peaufine sa technique. Il exécute des paysages, des scènes de marché, les plages du Havre et des portraits à la manière de ses glorieux aînés, Eugène Boudin, Camille Corot, Alfred Sisley.

Dufy est né au bord de la mer, ne l’oublions pas. La mer, que ce soit la Manche ou la Méditerranée sera son sujet de prédilection et l’objet de toutes ses recherches. « Savez-vous que les peintres ne naissent que dans les climats maritimes ? ... Le peintre a besoin d'avoir sans cesse sous les yeux une certaine qualité de lumière, un scintillement, une palpitation aérienne qui baigne ce qu'il voit ». Cette confidence Raoul Dufy la faisait, au soir de sa vie, dans des entretiens qu’il eût avec son biographe et ami Pierre Courthion.

En 1899, il quitte le Havre pour continuer ses études à Paris et participer à ses premières expositions. Durant sa vie Dufy voyage beaucoup toujours à la recherche de la mer et de la lumière, celle des pays méditerranéens : Italie, Maroc, Espagne et sud de la France, mais aussi d’autres lieux comme la Grande-Bretagne où il revient constamment entre 1925 et 1935. En Angleterre il fréquente les champs de courses Ascot, Epsom et Goodwood. À Londres il observe les bateaux sur la Tamise et les régates à Henley. Il se rend à Cowes pour y retrouver la mer normande. Durant son séjour il peint plusieurs scènes de régates sur la mer agitée, le port de Cowes avec ses voiliers pavoisés de drapeaux anglais et le forban.

Nous retrouvons dans le tableau Départ des régates à Cowes tout ce qui nous fait aimer Dufy : le mouvement, la couleur rutilante, la lumière, le plaisir de vivre. Il y a du vent, les voiliers filent et menacent de s’entrechoquer, la mer est agitée. Au soir de sa vie, en 1952, il fait une réplique d’un tableau peint en 1935 que l’on peut retrouver reproduite dans le catalogue raisonné des peintures par Maurice Laffaille, # 906 et 907. Il se souvenait de Cowes…

Le tableau présenté dans cette vente provient d’une collection prestigieuse, celle d’Ali Khan, grand amateur d’art.

Nous remercions Fanny Guillon-Laffaille, historienne de l’art et auteure du catalogue raisonné de Raoul Dufy, d’avoir rédigé le texte ci-dessus.

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

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