LOT 205

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1923 - 2002
Canadien

Sans titre
huile sur toile
signé et au verso signé, titré sur une étiquette, daté 1955 et inscrit « #6203 » sur une étiquette
28 1/2 x 36 po, 72.4 x 91.4 cm

Estimation : 300 000 $ - 400 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Vancouver

PROVENANCE
Pierre Matisse Gallery, New York
Collection privée, Toronto
A.K. Prakash & Associates Inc., Toronto
La collection de Torben V. Kristiansen, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Yseult Riopelle, Jean Paul Riopelle Catalogue Raisonné, Volume 2, 1954 – 1959, 2004, reproduit page 207, catalogue #1955.052H.1955
Exposition et vente Jean Paul Riopelle, Masters Gallery Ltd. en collaboration avec The Art Emporium, 2016, reproduit en page de couverture (détail) et page 17

EXPOSITION
Masters Gallery Ltd., Vancouver, Exposition et vente Jean Paul Riopelle, 23 avril au 7 mai 2016


Réalisé en 1955, Sans titre est un excellent exemple de la période convoitée de la mosaïque de Jean Paul Riopelle, ainsi appelée parce que les coups successifs de son couteau à palette, pressés d’en haut en couches de peinture appliquées directement sur la toile, produisaient des empreintes en relief ressemblant aux tesselles des mosaïques byzantines. Les toiles de Riopelle de cette période sont remarquables par leur énergie et leur intensité chromatique extraordinaires, qu’il a obtenues en travaillant rapidement, par pur instinct, abandonnant le contrôle conscient de l’acte de peindre. Les résultats de ses gestes étaient cachés dans son champ de vision, de sorte que ses formes étaient toujours instables et ouvertes, jamais planifiées ou visibles à l’avance. Chaque nouvelle application de peinture suscitait une nouvelle surprise et une nouvelle inspiration. Comme Riopelle l’a lui-même expliqué : la peinture doit s’élaborer d’elle-même. C’est un processus... Je ne fais pas partie de ces artistes à la recherche d’un merveilleux vert... Je ne me dis jamais que je dois peindre comme ceci ou comme cela pour obtenir un effet ou un autre. Si j’en arrive à ce point, je m’arrête. C’est dangereux... parce qu’alors je suis du côté technique de la peinture. Il y a toujours une solution pour améliorer une peinture qui ne fonctionne pas. Mais cela ne m’intéresse pas. Il perd son unité émotionnelle. [1]

La présente œuvre se caractérise par un mouvement tourbillonnant qui bifurque sur la toile le long de la diagonale. Malgré l’arrangement abstrait des couleurs, la forme commence à s’articuler autour des sombres tons de terre ponctués par des rubans d’écarlate vif et de vert vif balayant de gauche à droite, et la suggestion énigmatique d’une tête d’oiseau d’un bleu profond en haut à gauche. Il se peut que nous assistions à l’observation de l’oiseau sur le point de s’envoler, que nous sentions le mouvement de l’air lorsqu’il se déploie et battait ses ailes puissantes, ou que la nécessité de donner une forme picturale à des grappes de sensations soit un tour de passe-passe de l’imagination. Certes, même les œuvres les plus abstraites de Riopelle portent toujours des allusions éphémères à la nature. Comme le suggère l’historien de l’art français Bernard Dorival : « Lorsque nous regardons certaines œuvres de cet artiste, il est difficile de résister à l’envie de dire qu’il y a une impression indubitable de forêt, tandis que d’autres évoquent des souvenirs longtemps enfouis de champs et de prairies. » [2]

Bien que Riopelle ait développé un style unique et immédiatement reconnaissable qui lui était propre, son œuvre contient les traces de ses ancêtres artistiques, par exemple les tourbillons palpitants de Van Gogh, le « trait constructif » de Cézanne, qui représentaient des effets visuels, et peut-être plus importants encore, les averses de couleurs pures qui deviennent de plus en plus abstraites à la fin de Monet. Comme le disait Jean-Louis Prat, « Ce sont des fragments de la nature, ces peintures de Riopelle, tout comme les Nymphéas peints par Claude Monet vers la fin de sa vie sont des fragments de paysage, d’eau et de fleurs sans fin, sans point de repère ni véritable limite. » [3]

Aujourd’hui, l’œuvre de Riopelle est considérée par certains historiens de l’art comme l’une des plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle, dépassant de loin celle de ses contemporains à Paris dans les années 1950.[4] Au cours de sa carrière, il a remporté de nombreuses distinctions prestigieuses, dont le prix de l’UNESCO à la Biennale de Venise en 1962, suivi de l’Ordre du Canada en 1969. Ses œuvres font partie d’importantes collections à l’échelle internationale, notamment au Musée des beaux-arts du Canada, à la Tate de Londres, à l’Art Institute of Chicago et à la collection Peggy Guggenheim de Venise.

1. Cité dans Yseult Riopelle, Jean Paul Riopelle Catalogue Raisonné, vol. 1, 1939 – 1953 (Montréal: Hibou Éditeurs, 1999), 51.

2. Cité dans Jean-Paul Riopelle: Montreal Museum of Fine Arts (Montreal: Montreal Museum of Fine Arts, 1991), exhibition catalogue, 81.

3. Ibid., 12.

4. Riopelle, bulletin spécial de Connaissance des Arts, no. 179 (Montréal des Beaux-Arts & Connaissance des Arts, 2002), catalogue d’exposition, 5.

Pour la biographie de Torben V. Kristiansen en format PDF, veuillez cliquer ici.


Estimation : 300 000 $ - 400 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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