PROVENANCE
Laing Galleries, Toronto
Acquis auprès du susmentionné par Charles S. Band, Toronto, 1957
Succession de Helen E. Band, Toronto
Beaux-arts canadiens, La Maison Heffel, 26 novembre 2009, lot 235
Collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
The Collection of Mr. and Mrs. Charles S. Band: Contemporary Canadian Painting and Drawing, Albright Art Gallery, 1958, répertorié page 9
The Collection of Mr. and Mrs. Charles S. Band, Art Gallery of Toronto, 1963, répertorié page 21
Christopher Varley, F.H. Varley, Canadian Artists Series, Musée des beaux-arts du Canada, 1979, reproduit page 27
Christopher Varley, F.H. Varley: A Centennial Exhibition, Edmonton Art Gallery, 1981, page 148, reproduit page 149
Peter Varley, Frederick H. Varley, 1983, texte de Joyce Zemans, page 72, reproduit page 162

EXPOSITION
Art Gallery of Hamilton, The C.S. Band Collection, 5 - 30 novembre 1954, titré Slumber, catalogue #42
Albright Art Gallery, Buffalo, The Collection of Mr. and Mrs. Charles S. Band: Contemporary Canadian Painting and Drawing, 1er octobre - 2 novembre 1958, catalogue #32
Exposition nationale canadienne, Toronto, Private Collectors' Choice in Canadian Art, septembre 1959
Vancouver Art Gallery, Paintings and Drawings from the Collection of Mr. and Mrs. Charles S. Band, 1er au 21 mars 1960, catalogue #32
Willistead Art Gallery, Windsor, Canadian Paintings and Drawings from the C.S. Band Collection, 29 avril - 29 mai 1961, catalogue #22
Rodman Hall Arts Centre, St. Catharines, F.H. Varley: Paintings and Drawings from the C.S. Band Collection, novembre 1962
Art Gallery of Toronto, The Collection of Mr. and Mrs. Charles S. Band, 15 février - 24 mars 1963, en tournée au Musée des beaux-arts de Montréal, 23 mai - 1er septembre 1963, catalogue #41
Art Gallery of Ontario, Toronto, F.H. Varley: A Centennial Exhibition, 17 septembre - 13 novembre 1982, exposition itinérante, cette œuvre n’a été présentée qu’à la Art Gallery of Ontario
La Collection McMichael d’art canadien, Kleinburg, The Group of Seven: Masterpieces from Toronto Collections, 24 mai - 23 août 1987

Nude on a Couch n’est pas le seul nu de Varley, mais c’est sans doute son meilleur, et l’un de ses tableaux les plus évocateurs et les plus énigmatiques de toute sa carrière. Ce tableau, qui fait partie depuis longtemps de l’une des collections d’art canadien constituées dans la première moitié du XXe siècle les plus renommées, est un remarquable tour de force dans le corpus du peintre. Il est à la fois profondément sensuel tout en ayant, comme l’a noté l’historienne de l’art Joyce Zemans, quelque chose de dérangeant. Dans le catalogue de l’exposition soulignant le centenaire de l’artiste, Christopher Varley relie cette œuvre aux nus puissants du grand expressionniste autrichien Egon Schiele. Il explique que la couleur chaude sur le mamelon et le genou du modèle nous rappelle les tons chair tachetés du peintre viennois. Même si de tels rapprochements sont évocateurs, il reste que Nude on a Couch est bel et bien une création de Varley qui marque une étape importante dans son développement en tant qu’artiste.

Il est néanmoins facile de comprendre pourquoi cette œuvre a troublé les amateurs d’art. Elle comporte une série de contrastes. Entre autres, l’ouverture et la vulnérabilité extrêmes de la pose sont contrebalancées par le fait qu’une grande partie du visage « angélique » du sujet est couverte. La femme est à la fois disponible et retirée. La douceur de son corps et ses courbes sinueuses se distinguent nettement, comme le remarque Zemans, du tissu aux tons froids et à la texture grossière sur lequel elle est allongée. En effet, le traitement de cette étoffe, qu’on pourrait presque qualifier de brutal, contraste avec la tendresse et la vulnérabilité de sa pose. Dans le même ordre d’idée, le paysage au loin est légèrement troublant et nous incite à nous demander pourquoi cette femme est nue et seule dans ce paysage glacial. La réponse n’est pas immédiate, et cette ambiguïté est un des éléments qui rendent cette œuvre aussi mémorable.

L’un des aspects les plus frappants de Nude on a Couch est sa composition dramatique. La figure est cadrée et le point de vue du tableau n’est pas clair – nous semblons la voir d’un peu plus haut, mais elle n’est manifestement pas à nos pieds – et il y a peu d’éléments qui évoquent le canapé du titre (hormis l’élément incurvé en bas à gauche qui est, on le suppose, le bras du meuble). Varley semble avoir consciemment évité les notions de beauté conventionnelles et faciles en faveur d’une esthétique difficile d’approche, mais plus puissante. Ce sont ces choix de l’artiste qui confèrent au tableau une telle force visuelle. Christopher Varley avait sûrement raison lorsqu’il a dit que c’était l’une des « compositions les plus inventives et les plus puissantes » de Varley.

Alors, comment devrions-nous lire cette œuvre ? L’œuvre partage une partie de l’abandon sexuel représenté dans le dessin Nude Standing, 1933-1935 (collection du Musée des beaux-arts du Canada), mais n’a rien de la timidité de cette figure. Ici, nous voyons plutôt une scène qui semble presque douloureusement tendre. On ne peut pas connaître les réponses, et chaque spectateur doit compléter son propre récit en observant cette image subtile et complexe. Si l’on peut s’interroger sur la signification précise de l’œuvre et l’identité du modèle, on ne peut oublier la puissance et la beauté troublantes de cette œuvre singulièrement fascinante.

Ce tableau est le numéro 100 de la liste Varley Inventory, sous le titre Nude on a Couch.

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens

Bien que nous ayons pris soin d’assurer l’exactitude de l’information publiée, des erreurs ou omissions peuvent se produire. Toute enchère est soumise à nos modalités et conditions de vente. Les enchérisseurs doivent s’assurer qu’ils sont satisfaits de la condition du lot avant d’enchérir. Les rapports de condition sont disponibles sur demande.