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LOT 117

CGP RCA
1881 - 1956
Canadien

Quebec Village in Winter
huile sur toile
paraphé
17 1/2 x 21 1/4 po, 44.5 x 54 cm

Estimation : 90 000 $ - 120 000 $ CAD

Vendu pour : 103 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
G.H. Duggan
Collection privée, Ontario
Par filiation à la collection privée actuelle, Ontario

BIBLIOGRAPHIE
A.Y. Jackson, A Painter’s Country: The Autobiography of A.Y. Jackson, 1958, page 57
Peter Mellen, The Group of Seven, 1970, page 13
Rosemary Shipton, La Collection McMichael d’art canadien, La Collection McMichael d’art canadien, 1983, page 136


En 1903, Albert Robinson se rend à Paris pour étudier à l’Académie Julian et à l’École des Beaux-Arts. Robinson dit être influencé par les impressionnistes, qui étaient à la pointe de l’innovation en France avec leur approche unique de la lumière et de la couleur. Après son retour chez lui à Hamilton trois ans plus tard, il est invité à Montréal par M. et Mme William Davis qui lui offrent de le soutenir en payant le loyer d’un atelier. Les Davis lui présentent aussi des artistes et des collectionneurs réputés. Robinson se retrouve bientôt au cœur de la vie artistique montréalaise, rencontrant des artistes de premier plan tels que Maurice Cullen et Marc-Aurèle Suzor-Coté. Il noue des amitiés durables avec A.Y. Jackson, Edwin Holgate, Randolph Hewton, Clarence Gagnon et Robert Pilot.

En 1911, Robinson voyage en Europe avec Jackson, et à son retour à Montréal l’année suivante, il devient l’un des premiers artistes à peindre des villages québécois. Dans les années 1920, Robinson peint de petites agglomérations des rives nord et sud du fleuve Saint-Laurent, souvent accompagné d’autres artistes, comme Holgate, Hewton, Gagnon et surtout Jackson, qui parle de lui dans son autobiographie, A Painter’s Country. Jackson y raconte qu’à l’hiver 1921, alors qu’il se trouve à Cacouna, il écrit à Robinson pour l’inviter à le rejoindre à son hôtel, et ajoute : « […] à ma grande joie, il est arrivé un soir. Il y avait quelque chose chez Robinson qui faisait fondre toute réserve comme le givre disparaît quand le soleil se lève. » Jackson décrit comment Robinson a charmé la famille qui tenait l’hôtel, et comment les deux artistes faisaient des croquis en plein air dans le village, qu’il décrit comme très pittoresque, et se mêlent aux habitants du coin, qui s’intéressent à leurs activités. Robinson peint également à Baie-Saint-Paul, Bienville, La Malbaie, Les Éboulements, Sainte-Fidèle et Saint-Tite-des-Caps, pour n’en citer que quelques-uns.

Robinson est l’un des pionniers du mouvement moderne, au même titre que les membres du Groupe des Sept qui l’invitent d’ailleurs à participer à leur première exposition, en 1920, ainsi qu’à trois expositions ultérieures. Comme l’a déclaré Peter Mellen : « Compte tenu de ses liens étroits avec le Groupe, il est surprenant qu’il n’en soit jamais devenu membre. » Robinson est reconnu à l’époque pour son approche sensible de la couleur et son utilisation des tons pastel. Rosemary Shipton en a fait une description éloquente : « C’est comme si son pinceau trempé dans le rose, le gris et le bleu enlevait l’austérité de la terre pour ne laisser derrière lui que la lumière argentée du soleil et le tintement des cloches de traîneau. » Ses compositions lyriques et poétiques expriment avec subtilité son attachement pour les sujets de ses tableaux de villages québécois. Arthur Lismer, membre du Groupe des Sept, a d’ailleurs écrit : « Son art est une expression colorée du quotidien, pleine de charme, dénuée de sentimentalisme. »

Dans ce superbe tableau, un homme marche péniblement avec sa canne le long d’un chemin enneigé sinueux menant au village. Les lignes verticales des poteaux téléphoniques – étrangement dépourvus de fils pour les relier – à l’entrée du village ponctuent avec force la composition et évoquent les croix de chemin que l’on voit si souvent dans la campagne québécoise et qui rappellent l’importance de la religion dans le Québec rural. Les maisons regroupées symbolisent la chaleur de la présence humaine, et leurs coloris vifs – rose, rouge, mauve et bleu – reflètent l’individualité de leurs occupants. Les taches de neige sur les toits rompent l’uniformité de leur couleur sombre et font écho aux rochers qui transpercent la neige sur la colline et dans le coin inférieur droit. La blancheur de la neige qui illumine cette toile est accentuée par des pastels exquis et contrebalance le bleu vert riche du ciel. Cette scène hivernale enchanteresse de Robinson rayonne de paix et de bien-être.

Plus tard dans sa vie, Robinson souffrira de problèmes cardiaques et d’arthrite qui l’amèneront, en 1936, à abandonner la peinture. Sa courte carrière d’à peine une vingtaine d’années explique la rareté de ses œuvres, notamment des toiles comme celle-ci.


Estimation : 90 000 $ - 120 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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