Vendu pour : 67 250 $

PROVENANCE
Collection de la famille de Paul-Vanier Beaulieu, Laval

Née de parents abénaki et québécois, Rita Letendre a découvert Paul-Émile Borduas et les Automatistes pendant ses études à l’École des beaux-arts de Montréal. Dès 1950, elle adhère à l’approche abstraite gestuelle des Automatistes et ses œuvres sont présentées aux côtés des leurs dans des expositions marquantes comme La matière chante en 1954 à la Galerie Antoine et Espace 55, au Musée des beaux-arts de Montréal. Ses œuvres du milieu des années 1950 jusqu’aux années 1960 révèlent son traitement unique de l’abstraction, qui s’inspire non seulement de l’approche gestuelle des Automatistes, mais aussi de Franz Kline, qu’elle admire particulièrement. Au cours de cette période, elle expérimente l’application de pigments en suivant une grille à l’aide d’une spatule, ce qui donne lieu à une surface dense semblant couverte de tesselles. Appliquée sur la toile avec générosité et assurance, la peinture acquiert un aspect séduisant. Elle est tactile et sensuelle, avec un réseau complexe de crêtes et de plis texturés créés avec les bords de la spatule. Dans Angoisse, la grande étendue de noir lustré crée un espace négatif où de simples touches de blanc lumineux superposées à du jaune doré accolé à des taches de vert olive confèrent à l’œuvre son âme, sa vitalité et sa vibration. Luxuriante et magnétique, Angoisse est une toile étonnante de la première période automatiste de Letendre.

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