LOT 041

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1923 - 2002
Canadien

Chez naturel
huile sur toile
signé et daté 1974 et au verso titré, daté sur l’étiquette de la Galerie Mira Godard, inscrit « PM 41 » et « NW57OCTY » et étampé indistinctement
51 x 77 po, 129.5 x 195.6 cm

Estimation : 500 000 $ - 700 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Pierre Matisse Gallery, New York
Mira Godard Gallery, Toronto
Art contemporain, Christie’s Londres, 27 octobre 1994, lot 83
Une collection privée européenne importante
Art d’après-guerre et art contemporain, Maison de vente aux enchères Heffel, 2 décembre 2020, lot 41
Collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
Jean Paul Riopelle : Peintures de 1974, Pastels de 1975, Galerie Pierre Matisse, 1975, reproduit
Robert Bernier, Jean Paul Riopelle : Des visions d’Amérique, 1997, reproduit page 57
Yseult Riopelle, Jean Paul Riopelle Catalogue Raisonné, Volume 5, 1972 – 1978, 2020, reproduit page 156, catalogue #1974.093H

EXPOSITION
Pierre Matisse Gallery, New York, Jean Paul Riopelle : Peintures de 1974, Pastels de 1975, novembre – décembre 1975, catalogue #1


Jean Paul Riopelle acquiert une renommée internationale au milieu des années 1950 en exposant à la Biennale de Venise en 1954 et à la Biennale de São Paulo en 1955. Les années 1960 sont également rythmées par des expositions qui confirment la place de l'artiste dans le monde de l'art (la Biennale de Venise en 1962, le Musée des beaux-arts du Canada en 1963 et le Musée du Québec en 1967). C'est ainsi qu'il entame les années 1970 avec une forte reconnaissance canadienne et internationale.

Les années 1970 sont marquées par plusieurs séries marquantes, comme Jeux de ficelles (1971-1972), Le roi de Thulé (1973) et Icebergs (1977). Au cours de cette décennie, où l'abstrait coexiste avec le figuratif, l'artiste achève sa dernière grande série peinte à l'huile.

En 1974, Riopelle a 51 ans et est dans la force de l'âge, avec une production annuelle de plus de 100 peintures à l'huile et 60 œuvres sur papier. Cette année-là, il expose à la Galerie Maeght (Paris), à la Galerie Pierre Matisse (New York), à la Galleria Falci (Milan) et à la Galerie Gilles Corbeil (Montréal). Chez naturel (1974) sera présenté l'année suivante à la galerie Pierre Matisse dans l'exposition Jean Paul Riopelle : Peintures de 1974, Pastels de 1975. L'œuvre sera également reproduite dans le catalogue.

Fait significatif, l'année 1974 marque une époque où Riopelle revient progressivement à ses racines québécoises. Il fait construire une maison et un atelier à Estérel, dans les Laurentides, sur un terrain adjacent à celui de son bon ami le Dr Champlain Charest. Dès lors, il travaille tant au Québec que dans son atelier français de Saint-Cyr-en-Arthies. Avec le Dr Charest, Riopelle devient membre d'un club de chasse privé à l'Île-aux-Oies (Chaudière-Appalaches) la même année. Comme le Dr Charest possède un hydravion, les deux hommes ont pu sillonner le Québec, chasser, pêcher et s'immerger dans la nature. L'énigmatique titre Chez naturel témoigne-t-il des voyages de plus en plus fréquents de Riopelle au Québec et de ses expéditions de découvertes sur son vaste territoire ?

Chez naturel présente une composition bipartite qui, bien que séparée au centre par un axe vertical, est unifiée en bas par la présence de la couleur verte, qui s'étend sur toute la longueur de la toile. L'espace de gauche présente des champs de couleurs automnales délimités par d'épaisses lignes noires qui marquent l'axe horizontal du tableau. Ces lignes créent trois masses entourées de formes blanches et circonscrites qui rappellent la production de l'artiste des années 1960. À droite, Riopelle présente moins une composition architecturale, où les lignes de couleur s'entremêlent, laissant émerger un champ central dominé par le bleu ; cette fois, au lieu d'être définie par une ligne, c'est plutôt la couleur qui crée la forme. Contrairement à la section de gauche, cette composition intégrale s'étend jusqu'au bord du cadre. Avec ses coups de couteau caractéristiques, Riopelle a créé une composition qui démontre une fois de plus son grand talent de coloriste.

Nous remercions Andréanne Roy, historienne de l'art et conservatrice de l'exposition Riopelle : l'appel des paysages nordiques et des cultures autochtones (2020-2021) du Musée des beaux-arts de Montréal, d'avoir rédigé le texte ci-dessus.


Estimation : 500 000 $ - 700 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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