LOT 020

CC QMG RCA
1904 - 1990
Canadien

Le bal
huile sur toile, 1966
signé et au verso titré Jeune femme au crépuscule et daté 1968 [sic] sur l’étiquette de la galerie
9 1/4 x 21 1/4 po, 23.5 x 54 cm

Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Exposition à : Heffel Vancouver

PROVENANCE
Lacerte art contemporain, Québec et Montréal
Collection privée, Montréal
Collection privée, Toronto


Ce paysage nocturne dont la facture présente les qualités d’une esquisse à l’huile montre un champ éclairé que traverse vers la droite une jeune femme vêtue en robe de bal. Épaules dénudées, elle laisse échapper de sa main gauche une étole noire qui effleure le sol piqué de fleurs blanches sous un ciel scintillant d’étoiles. Au loin des formes plus sombres suggèrent des îles ou des montagnes sur la ligne inclinée de l’horizon.

Œuvre romantique, Le bal comporte les caractéristiques qui ont contribué au succès de Jean Paul Lemieux, devenu l’un des peintres figuratifs les plus célèbres au Canada en cette moitié des années 1960. L’espace épuré de ses tableaux met en valeur la figure humaine confrontée, dans sa solitude, à l’immensité de la nature. La regrettée Marie Carani a soulevé les rapports étroits entre les œuvres de Lemieux et de Caspar David Friedrich (1774-1840), notamment l’attachement de ce dernier au « romantisme du Nord avec ses éclairages plus dramatiques, les plus susceptibles de travestir symboliquement ses images du monde naturel. » [1]

Un air de mystère et une communion intense avec les éléments naturels émanent de cette scène allégorique où le personnage évolue dans un espace métaphorique. Son organisation se réduit à deux masses rectangulaires qui se superposent. La surface est animée d’une matière expressive que le peintre a si finement appliquée sur le support qu’elle laisse apparaître le grain de la toile. Le contraste du clair et du sombre est subtilement rendu dans des nuances bleu-vert au sol et dans le gris anthracite du ciel. Enfin, le peintre a ponctué l’espace de minuscules points blancs qui unifient les deux champs picturaux : fleurs et étoiles brillent d’intensité dans leurs zones respectives.

Il y a encore plusieurs œuvres de Jean Paul Lemieux dont la provenance reste nébuleuse. À la faveur de l’inventaire des ventes tenu avec soin par l’épouse de l’artiste, Madeleine Des Rosiers, de 1965 à 1980, il est fort heureusement possible de retracer des œuvres qui sont restées dans l’ombre et le silence des collections privées. Le document de Mme Des Rosiers précise la date de vente accompagnée d’un court descriptif : il comporte les titres originaux d’œuvres qui se sont perdus au fil du temps, souvent remplacés par des intitulés descriptifs voire fantaisistes, comme ce fut le cas avec Le bal datant de 1966 et a été attribué le numéro 66.15.

Nous remercions Michèle Grandbois, auteure de Jean Paul Lemieux au Musée national des beaux-arts du Québec, d'avoir rédigé le texte ci-dessus. Cette œuvre sera incluse dans le catalogue raisonné de l'œuvre de l'artiste en préparation par Michèle Grandbois.

1. Marie Carani, « L’Effet Jean Paul Lemieux, 1904-1990 », dans Jean Paul Lemieux, (Québec : Musée du Québec, 1992), catalogue d’exposition, 241.


Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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