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LOT 015

BCSFA CGP CSPWC OC RCA
1909 - 1998
Canadien

Bird Spirit
acrylique sur toile
signé et daté 1985 et au verso titré et daté sur l’étiquette de la galerie
48 1/2 x 60 po, 123.2 x 152.4 cm

Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Vendu pour : 103 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Bau-Xi Gallery, Vancouver
Acquis auprès du susmentionné par la collection privée actuelle, Seattle, 29 janvier 1987

BIBLIOGRAPHIE
Marjorie M. Halpin, Jack Shadbolt and the Coastal Image, UBC Museum of Anthropology, 1986, pages 25 et 26, reproduit page 35 ainsi que le masque représenté dans ce tableau, collection du Portland Art Museum, et répertorié pages 50 et 53

EXPOSITION
UBC Museum of Anthropology, Vancouver, Jack Shadbolt and the Coastal Image, 17 juin - 30 novembre 1986


La fascination de Jack Shadbolt pour l’imagerie autochtone a commencé tôt dans sa carrière. De 1928 à 1930, pendant son premier emploi d’enseignant à Duncan, sur l’île de Vancouver, il va faire des croquis dans la réserve de Cowichan, à proximité. En 1930, Shadbolt rencontre Emily Carr à Victoria et lui affirmera plus tard : « L’Indien de la côte du Nord-Ouest est la mythologie symbolique la plus proche, à portée de main. Mon intérêt vient à l’origine, je suppose, de mes premières années de formation, en fréquentant Emily Carr. » Pendant que Carr remonte la côte pour faire des croquis de totems, Shadbolt dessine des artefacts autochtones au Musée provincial de la Colombie-Britannique à Victoria. En 1935, il dessine notamment deux masques Kwakwaka’wakw et d’un hochet Hamatsa. Il s’inspire également des illustrations dans des livres.

Au fil des décennies, Shadbolt reviendra souvent à ses images autochtones pour ses tableaux. Il a déclaré : « La façon indienne d’exprimer les choses de l’intérieur vers l’extérieur parce qu’on s’identifie profondément avec l’esprit de l’image représentée, m’a donné mon élan créatif et m’a aidé à bâtir mon mode d’abstraction personnel. » En 1948, il peint son puissant tableau Red Knight (vendu par Heffel à l’automne 1995) en se basant sur son croquis d’un masque Kwakwaka’wakw Numahl réalisé en 1938. En 1976, il réalise Coast Indian Suite, une œuvre murale au fusain et à la craie colorée constituée de vingt segments. Dans les années 1980, il explore de nouveau en profondeur des thèmes autochtones. Une exposition montée en 1986 au Museum of Anthropology de l’Université de la Colombie-Britannique représente cette période de son œuvre.

Ce tableau extraordinaire de 1985 est basé sur un masque Kwakwaka’wakw datant d’environ 1900 qui provient de la collection Rasmussen d’art indien de la côte Nord-Ouest au Portland Art Museum. Acquise en 1948, cette collection comprend plus de 8 000 objets et comprend de nombreux beaux exemples d’art de la côte du Nord-Ouest.

Des masques comme celui-ci étaient des objets rituels sacrés utilisés dans les spectacles de danse. Lorsque la ficelle était tirée, le masque s’ouvrait, transformant l’animal initial en visage humain, qui pouvait être un ancêtre ou un être mythique. Le danseur masqué incarnait temporairement ces entités ancestrales et ces forces surnaturelles.

Shadbolt a écrit dans son journal : « Au cours de mes nombreuses années de contacts intermittents avec l’art indien de la côte du Nord-Ouest, je me suis retrouvé en totale sympathie avec l’inventivité ornementale psychologiquement transformationnelle des Kwakiutl [Kwakwaka’wakw]. » Dans ce tableau, le masque principal et ses panneaux latéraux sont en grande partie fidèles à l’original, bien qu’il ne reste aucune preuve de la ficelle, et Shadbolt a remplacé la coiffe originale du grand corbeau sur le masque principal par un petit cormoran noir (un oiseau pêcheur dont l’habitat est sur la côte). Un autre cormoran s’élève vers son congénère à partir de ce qui semble être de la végétation en dessous. Shadbolt a également introduit de nouveaux panneaux recouverts de motifs autochtones à gauche et en dessous de l’extrémité droite, et a changé ou foncé certaines couleurs. Il a placé le masque dans le paysage et ajouté des oiseaux vivants pour donner une idée de l’échelle ; leur petite taille rend le masque monumental. Ces ajouts et changements donnent vie au masque, comme si Shadbolt avait utilisé des pouvoirs chamaniques pour l’animer. Le concept du chaman plaisait à l’artiste, car grâce à lui, selon ses propres mots, il prenait conscience qu’il faisait partie de la nature, qu’il était « un créateur de magie par le processus de jonglage avec des formes qui prennent vie et [deviennent] mystérieuses à mesure qu’elles font interagir leurs besoins créatifs pour acquérir des significations imprévisibles ». Bird Spirit, une oeuvre puissante et saisissante de Shadbolt, incarne cette philosophie.


Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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