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LOT 020

CSPWC OC OSA RCA
1910 - 2010
Canadien

Late Light, Broughton Island
huile sur toile
signé et au verso titré, daté 1982 sur l'étiquette de la galerie et inscrit "820202"
42 x 54 po, 106.7 x 137.2 cm

Estimation : 60 000 $ - 80 000 $ CAD

Vendu pour : 169 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Aggregation Gallery, Toronto
Collection de l'artiste
Collection privée, Alberta

BIBLIOGRAPHIE
William Moore et Stuart Reid, Celebrating Life: The Art of Doris McCarthy, La Collection McMichael d’art canadien, 1999, pages 178 et 199


L’artiste, enseignante et écrivaine Doris McCarthy a apporté une contribution importante à la peinture de paysage canadienne. De 1926 à 1930, elle étudie à l’Ontario College of Art, sous la direction d’Arthur Lismer et de J.E.H. MacDonald, membres du Groupe des Sept. En 1928, alors adolescente, elle rencontre Lawren Harris par leur entremise et visite son atelier. À cette époque, Harris est fermement engagé dans la simplification et la purification de la forme, et dans une vision théosophique du paysage. Elle est témoin de la tempête de changement qui s’abat sur le monde de l’art autour du Groupe à cette époque, et son travail se trouve influencé par leur art révolutionnaire. Selon A.J. Casson, membre du groupe, McCarthy était « une femme remarquable qui a développé sa propre vision et s’y est tenue ».

Solidement engagée dans la communauté artistique torontoise, McCarthy est membre de l’Ontario Society of Artists, de l’Académie royale des arts du Canada et de la Société canadienne de peintres en aquarelle. De 1932 à 1972, elle enseigne l’art à la Central Technical School de Toronto. Parmi ses élèves se trouve la jeune Joyce Wieland, qui trouve en McCarthy un modèle.

McCarthy se concentre sur le paysage et, dès son plus jeune âge, elle développe son amour de la nature. Son père George McCarthy, un écologiste de la première heure, lui a enseigné que la nature était une part importante de son héritage. En 1939, elle acquiert un terrain au bord des falaises de Scarborough surplombant le lac Ontario. Cette propriété, qu’elle appelle Fool’s Paradise, deviendra sa résidence et son atelier jusqu’à la fin de sa vie. Elle achète également, avec un groupe de femmes, Keyhole Cottage sur la baie Georgienne, où elle s’installe pour peindre l’été.

En 1972, elle effectue son premier voyage fatidique en Arctique avec Ontario Nature, un groupe de naturalistes. Pendant une semaine, elle se déplace en avion de Resolute à Eureka, Grise Fiord et des îles éloignées, suivie de Pond Inlet. John et Colly Scullion, qui sont devenus des collectionneurs, ont organisé une excursion en traîneau à chiens pour voir des icebergs. McCarthy a commenté : « Au cours de ma première année dans l’Arctique, j’ai ?rencontré” mon tout premier iceberg. Je suis devenue folle des icebergs et je me suis mise à fantasmer des formes de glace. » De nombreux voyages dans le Nord suivront, son dernier ayant eu lieu en 2004, à l’âge de 94 ans. Ses tableaux représentant ces formes frappantes constituent un corpus important, puissant et poétique.

McCarthy fait partie de la grande tradition canadienne des peintres de plein air qui bravent le froid pour peindre sur le motif. Elle connaît le bruit de la glace qui craque dans le froid polaire et le picotement de l’air glacial. Elle prend également beaucoup de photos pour l’aider à développer ses tableaux arctiques en atelier. Dans ces œuvres, elle est clairement influencée par Harris et son interprétation dramatique des montagnes arctiques et des icebergs des années 1930.

Cette peinture saisissante à grande échelle représente la rive de l’île Broughton, à l’est de l’île de Baffin dans l’Arctique. Les formations de glace et de neige au premier plan et au loin, modelées en pics aigus par les vents arctiques impitoyables, répètent, à plus petite échelle, la silhouette des montagnes derrière. La lumière de fin d’après-midi met l’accent sur le modelé, les ombres bleues et vertes mettant en relief leurs bords blancs. Ce sont des sculptures esthétiques et naturelles constamment affinées par le vent. L’arc à angle vif des nuages qui se déplacent et les ombres turquoise qui résonnent dans le ciel ajoutent à l’aspect dramatique de la scène.

La petite colonie inuite sur les rives du détroit, avec ses maisons et son équipement sur la banquise, met la scène en perspective. La survie d’êtres humains au milieu de cet environnement inhospitalier relève du miracle. Toutefois, on ressent vivement l’émerveillement qu’inspire ce site magnifique dont ils sont témoins. Dans Late Light, Broughton Island, McCarthy réinterprète de manière incroyable cet endroit unique. Comme l’a écrit le critique John Bentley Mays : « Ses grands paysages [...] rapprochent ces endroits lointains [...] ils constituent un document visuel de l’appréhension intérieure qu’éprouve Mlle McCarthy en se tenant aux confins du monde. »

En 2004, la galerie Doris McCarthy a ouvert ses portes à l’Université de Toronto à Scarborough. La galerie possède une collection permanente de plus de 200 œuvres de l’artiste et agit pour préserver son héritage.


Estimation : 60 000 $ - 80 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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