LOT 016

ARCA CGP CSGA CSPWC OSA P11
1909 - 1977
Canadien

London #6
polymère acrylique sur toile
au verso signé, titré, daté Juillet 1973 et inscrit « Top » (avec flèche) / « Toronto »/ « acrylic polymer W.B. » / et sur le châssis « Top Horizontal » avec un croquis en graphite de ce tableau
76 x 109 1/2 po, 193.1 x 278 cm

Estimation : 300 000 $ - 400 000 $ CAD

Vendu pour : 289 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Waddington Galleries, Londres, Royaume-Uni, 1973
Theo Waddington Gallery, Montréal
Collection privée, Toronto

EXPOSITION
Waddington Galleries, Londres, Royaume-Uni, Jack Bush, 21 mai - 15 juin 1974


Du printemps à l’automne 1973, Jack Bush a réalisé quinze acryliques sur toile qui font partie de ce qui est connu comme sa série londonienne. La mention « London » indique leur destination prévue à l’origine : Waddington Galleries, rue Cork à Londres. Du 21 mai au 15 juin 1974, la galerie a accueilli une exposition personnelle simplement intitulée Jack Bush. Avec la collaboration d’Alkis Klonaridis, alors directeur des Galeries David Mirvish à Toronto, Bush a sélectionné onze tableaux de cette série qui ont été expédiés à l’étranger pour l’exposition à la galerie Waddington. Notre tableau, London #6, faisait partie du lot. Il était le plus grand de l’exposition, juste après London #5, qui fait maintenant partie de la collection de la Guelph Art Gallery. Après l’exposition de Londres, London #6 a été livré à la Theo Waddington Gallery à Montréal. Établi à Londres, Leslie Waddington avait l’habitude d’envoyer des œuvres à son frère Theo qui a ouvert sa propre galerie au Canada.

En 1972, juste un an avant de peindre Londres #6, Bush a présenté sa première exposition personnelle dans un grand musée aux États-Unis. Cette exposition inaugurale de la nouvelle aile consacrée à l’art contemporain au Museum of Fine Arts de Boston faisait un survol des meilleures œuvres abstraites de Bush. En plus des Waddington Galleries à Londres, l’artiste canadien a exposé dans six autres lieux à l’étranger dans la seule année 1974 : au Storm King Art Center dans l’État de New York; à la galerie André Emmerich à Zurich, en Suisse; au Musée des beaux-arts de Houston, au Texas; aux galeries Robert Elkon et André Emmerich à New York; et à la Foire d’art de Cologne en Allemagne.

Bush a réalisé les œuvres des séries London et Totems à peu près à la même époque. La série Totem présente des sections en forme de coup de pinceau de plusieurs couleurs distinctes empilées verticalement de manière totémique, le tout sur un fond tacheté. Contrairement à la série Totem, les traits de couleur sur les tableaux London ne se connectent pas ; les couleurs dansent plutôt sur la toile d’une manière ludique et lyrique, coulant comme des notes de free jazz, non organisées, mais agréables. Tout comme la musique jazz doit amadouer l’oreille, London #6 amadoue l’œil avec une séquence de couleurs à la fois sans rapport et compatibles. Bien que ses couleurs ne soient jamais prévisibles, London #6 fait appel à deux des techniques chromatiques qui ont fait la renommée de Bush, comme on le voit dans les deux jaunes et les deux bleus. Imaginez un écho renvoyant un appel, mais au moyen d’une autre voix; ici, nous avons le bleu répété : bleu vif et électrique à gauche et un bleu de type Wedgewood à droite. Le jaune se répète aussi : banane électrique à gauche et jaune moutarde à droite. Ces tons disparates de la même couleur dérangent l’œil d’une manière qui retient notre attention beaucoup plus longtemps que n’importe quelle jolie peinture.

Dans un éloge posthume des prouesses chromatiques de Bush rédigé en 1984, le critique d’art new-yorkais Clement Greenberg a décrit le développement de l’artiste par association avec ses pairs de Colour Field :

« Avec [Kenneth] Noland, comme lui et non comme lui, [Bush] est devenu un superbe coloriste. Quand il s’agit de mettre une couleur à côté d’une autre, Noland et Bush sont les seuls à cette époque et peut-être dans n’importe quelle autre. La juxtaposition des couleurs est différente de la suffusion, du mélange et de l’inondation de celles-ci. Je parle ici des teintes distinctes et individuelles dans leur contiguïté. Ce n’est pas qu’une façon soit intrinsèquement meilleure que l’autre, pas du tout. Seulement que la suffusion était plus rare, du moins dans l’art occidental1. »

Londres #6 est un excellent exemple de la capacité de Bush à maîtriser des « teintes distinctes et individuelles dans leur contiguïté », qui ensemble créent une peinture qui est belle en raison de son audace.

Nous remercions Sarah Stanners PhD., professeure adjointe au Département d’histoire de l’art de l’Université de Toronto et directrice du catalogue raisonné de Jack Bush, qui a collaboré à la préparation de la rétrospective sur Bush au Musée des beaux-arts du Canada en 2014 et a rédigé l’essai ci-dessus.

Cette œuvre sera reproduite dans l’ouvrage à paraître Jack Bush Paintings: A Catalogue Raisonné de Sarah Stanners.

1. Clement Greenberg, « Jack Bush », dans Jack Bush, Karen Wilkin (dir.), Toronto, McClelland & Stewart en association avec Merritt Editions, 1984, p. 7.


Estimation : 300 000 $ - 400 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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