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LOT 130

CAC RCA
1869 - 1937
Canadien

Symphonie pathétique
pastel sur papier sur carte
porte la signature
13 x 11 3/4 po, 33 x 29.8 cm

Estimation : 15 000 $ - 25 000 $ CAD

Vendu pour : 25 000 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Galerie Claude Lafitte, Montréal
Collection privée, Québec

BIBLIOGRAPHIE
Laurier Lacroix, Suzor-Coté: Lumière et matière, Musée des beaux-arts du Canada et Musée du Québec, 2002, la toile de 1925 intitulée Symphonie pathétique, collection du Musée national des beaux-arts du Québec, reproduite page 299 et répertoriée page 351, catalogue #130


Tout au long de sa carrière Suzor-Coté a dessiné et peint à partir du modèle vivant. L’étude du nu est considérée comme essentielle pour tout artiste qui poursuit une formation académique. Tant à l’École des Beaux-Arts de Paris que dans les académies libres parisiennes, les exercices d’après modèle, masculin ou féminin, sont de règle. Malheureusement, la très grande majorité des nus de cette période ont été détruits, par excès de pudeur, par l’entourage de l’artiste.

Comme l’a démontré Sylvie Saint-Georges , Suzor-Coté recherche des modèles à Montréal dès les années 1910. Il expose des tableaux ayant pour sujet des nus à partir de 1915, dont Douleur (coll. privée) [Grief en anglais]. Sa production dans ce genre qui se poursuit jusqu’au moment de sa paralysie en 1927, se regroupe en deux catégories. Des nus au pastel, le modèle généralement vu de dos, réalisés dans l’atelier dont on voit du mobilier et des drapés. Parfois, ces études prennent un tournant plus expressif et l’artiste élabore une composition à caractère suggestif d’une émotion ou d’un sentiment. En donnant une pose peu coutumière à son modèle, l’artiste impose un caractère romantique ou symbolique au nu féminin.

Le tableau Symphonie pathétique (1925, Musée national des beaux-arts du Québec) est la dernière grande réalisation de Suzor-Coté dans cette veine. Le titre qui reprend celui d’une œuvre de Tchaïkovski (Symphonie No 6 en si mineur) offre un caractère tragique et émouvant à cette œuvre. Ce qui ne pourrait être qu’un modèle au repos prend un autre sens lorsqu’on lui associe ce titre combiné au mouvement des formes entremêlées à l’arrière-plan.

À son habitude, Suzor-Coté multiplie les études (fusain et pastel) au moment d’aborder le tableau final. Tous les aspects que l’on retrouvera sur la toile sont étudiés dans ce pastel. L’artiste est passé maître dans l’usage de cette technique qui sert à la fois pour marquer le contour d’un trait ou pour suggérer des aplats. Superposés et estompés les couleurs du pastel se fondent en de riches nuances et de fins modelés des chairs. L’animation des masses colorées du fond où les tons jaunes et verts clairs s’opposent au gris foncé amplifie le mouvement de la chevelure défaite par le vent. L’atmosphère agitée et tourmentée oriente et renforce une lecture dramatique et poignante de la posture abattue du sujet.

Nous remercions Laurier Lacroix, auteur de Suzor-Coté: lumière et matière, d’avoir rédigé le texte ci-dessus.

1. Sylvie Saint-Georges, La réception critique des nus de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté (1869-1937), mémoire, Université du Québec à Montréal, 2005.


Estimation : 15 000 $ - 25 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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