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LOT 124

ALC BCSFA CGP FCA G7 OSA RPS TPG
1885 - 1970
Canadien

Lake Edith, Jasper
huile sur panneau, 1924
signé et au verso signé, titré et inscrit avec le symbole de l’artiste et « Not For Sale »
10 5/8 x 13 3/4 po, 27 x 34.9 cm

Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Vendu pour : 289 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Roberts Gallery, Toronto, stock #6428
Collection privée, Vancouver
Par filiation à la collection privée actuelle, Vancouver


Lake Edith, Jasper est un croquis de jeunesse de Lawren Harris, peint en 1924 lors de son premier voyage dans les Rocheuses. Harris a entrepris ce voyage au Jasper Park Lodge et ses premiers croquis ont été réalisés à proximité, le lac Edith étant un endroit facilement accessible. Il part ensuite avec un autre artiste du Groupe des Sept, A.Y. Jackson, dans les régions les plus éloignées de la vallée du Tonquin et du lac Maligne. Comme le voyage réalisé en 1924 est le seul où il peint en montagne sur des planches mesurant 10 1/2x 13 3/4 pouces (les années suivantes, il utilisera des supports légèrement plus grands, soit 12 x 15 pouces), nous pouvons facilement identifier la grande quantité d’œuvres qu’il a peintes lors de ce voyage.

Les nouveaux sujets qu’il voit ont évidemment un impact considérable, car il est très prolifique et réalise plus de cinquante pochades à l’huile représentant les magnifiques paysages de Jasper. Certains jours, Harris peint jusqu’à cinq panneaux. Selon Jackson, Harris n’a pas perdu de temps après son arrivée : avant même de sortir du Lodge pour leurs explorations en zones plus sauvages, « Lawren a déjà couvert les murs de croquis1 » écrit Jackson à un ami peu de temps après leur arrivée dans le parc.

En 1924, les scènes de bord de lac sont des sujets très courants chez Harris. Avec d’autres membres du Groupe des Sept, il a passé la majeure partie de la décennie précédente à faire des voyages d’esquisse en Ontario : à Algoma sur la rive nord du lac Supérieur, dans le parc Algonquin et au lac Simcoe. Dans les Rocheuses, cependant, ce sujet classique est présenté dans un tout nouveau contexte. Ici, le lac Edith du titre n’occupe qu’un étroit fragment au bas de la composition, à peine évoqué par le vert sarcelle lumineux et profond. Ici, l’attention du regardeur est plutôt attirée vers le haut, au-delà des collines boisées jusqu’aux sommets austères et mystérieux avec leurs silhouettes angulaires. Dans un tel environnement, il est facile pour le lac pittoresque de s’estomper dans les alentours et l’accent est mis sur les domaines impressionnants en altitude. La peinture nous attire vers les sommets, reflétant l’intensité et l’enthousiasme que Harris a dû éprouver au bord du lac, hypnotisé par leur présence d’un autre monde qui plane sur la scène.

Lake Edith, Jasper représente les montagnes de la chaîne Colin au nord-est de la petite ville de Jasper. Ces pics calcaires – l’un brillant au soleil, les autres plus sombres à l’ombre des nuages – sont des sommets sans nom le long de la crête au sud-est du mont Grisette. Sur une photographie contemporaine de la même scène (figure 1), les éléments fondamentaux sont les mêmes, mais pas la vérité sous-jacente captée par l’œuvre de Harris. Comme il l’écrira plus tard : « Si nous voyons une grande montagne s’élever dans le ciel, cela peut nous exciter, évoquer un sentiment d’élévation en nous. Il y a une interaction entre quelque chose que nous voyons à l’extérieur et notre réaction intérieure. L’artiste saisit cette réaction et les sentiments qu’elle suscite pour la façonner sur toile avec de la peinture de sorte que, une fois terminée, elle contienne l’expérience2. »

Harris y est parvenu ici. L’œuvre dégage une grande sérénité, mais contient un sentiment d’appréhension comme on en éprouve souvent en montagne, un sentiment qui fait partie intégrante de notre fascination pour les hauts sommets. Cette œuvre représente fidèlement la crainte que nous ressentons en observant leur hauteur imposante et transcende la réalité objective que l’on essaie de capturer dans une photographie. Même depuis la berge calme et accueillante du lac Edith en été, ces sommets agressifs confèrent une atmosphère dramatique à la scène, un rappel de l’existence d’un univers au-delà du confort ou du domaine de l’humain, et un appel à pousser notre exploration plus loin.

Nous remercions Alec Blair, directeur et chercheur principal, Lawren S. Harris Inventory Project, d’avoir rédigé l’essai ci-dessus.

1. Jackson à Norah Thomson DePencier, le 22 juillet 1924, Fonds DePencier, Musée des beaux-arts du Canada; cité dans Lisa Christensen, A Hiker’s Guide to the Rocky Mountain Art of Lawren Harris, Calgary, Fifth House Books, 2000, p. 42 [traduction libre].

2. Cité dans Bess Harris et R.G.P. Colgrove (dir)., Lawren Harris, Toronto, Macmillan, 1969, p. 76 [traduction libre].


Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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