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LOT 019

ARCA CGP CSGA CSPWC OSA P11
1909 - 1977
Canadien

Swing Gay
acrylique sur toile
au verso signé, titré, daté June 1976 et inscrit « Top » (avec une flèche) / « Toronto » / « acrylic Polymer W.B » et sur l’étiquette de Christie’s: « 06-Mar-15 Sale 3715 Lot 62 »
47 1/8 x 67 po, 119.7 x 170.2 cm

Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Vendu pour : 721 250 $

Exposition à : Heffel Toronto – 13 avenue Hazelton

PROVENANCE
Acquavella Galleries, New York
Collection privée, Weston, États-Unis
Par filiation à une collection privée, États-Unis
Premier Open, Christie’s New York, 6 mars 2015, lot 62
Acquis auprès du susmentionné par la Collection Privée actuelle, Vancouver

BIBLIOGRAPHIE
Stefanie Waldek, « Jack Bush’s Swing Gay Is on the Block, A Preview of Selected Lots from Sales Around the World », Architectural Digest, 28 février 2015, reproduit


Swing Gay évoque le genre de musique que Jack Bush aimait : un jazz simple au rythme marqué et à la mélodie lyrique. Le swing a été en vogue d’environ 1930 à 1945, une période très occupée pour le jeune artiste. Bush, qui était dans la vingtaine pendant la majeure partie des années 1930, avait espéré s’installer à New York pour faire sa marque comme artiste. Toutefois, la dépression a frappé, et en période d’incertitude, il ne pouvait pas se permettre d’abandonner son emploi sûr au studio d’art commercial Rapid Grip à Toronto. En 1934, il a épousé Mabel Teakle, dont la famille était amie de longue date des Bush à Montréal, et onze ans plus tard, le couple avait trois fils âgés de trois à dix ans. Cette période était certainement très active pour Bush. Lorsqu’il a peint Swing Gay trente ans plus tard, vers la fin de sa vie, Bush a revécu ses jeunes années en écoutant du swing et du big band, de la musique qui lui insufflait de la vigueur et lui rappelait de joyeux souvenirs, comme nous tous lorsque nous écoutons la musique de notre propre génération.

Les meilleurs musiciens de jazz swing –tels que Benny Goodman, Cab Calloway, Duke Ellington et Count Basie, pour n’en nommer que quelques-uns – avaient le sens du spectacle. Même si Bush a été surtout décrit comme un gentleman un peu plus conservateur que ses pairs, puisqu’il était plus âgé que ses collègues artistes de Colour Field, ses tableaux n’ont rien de traditionnel ou de prudent. Les œuvres abstraites de Bush transposent le sens du spectacle en peinture. Swing Gay est audacieux, lumineux et éclaboussant, dans le meilleur sens du terme. Comme le swing, le tableau éveille un sentiment viscéral et communique un sens du mouvement ; les formes colorées se repoussent et s’attirent comme des danseurs de swing, et font des sauts audacieux encore et encore.

Bien que le titre de ce tableau rende hommage à une époque antérieure, son esthétique est tournée vers l’avenir. Avec ses notes de couleur et ses traits stylisés, Swing Gay fait partie du dernier groupe de tableaux lyriques de Bush. Bush l’a peint en juin 1976, son dernier été. À la même époque, il travaillait à une nouvelle série, maintenant connue sous le nom de Handkerchief (mouchoir). La largeur et les côtés relativement droits des traits dans Swing Gay préfigurent les carrés tombants de cette série tardive. Cependant, au lieu de tomber, les traits de couleur de Swing Gay se déplacent rapidement vers le haut, générant des sentiments positifs d’exaltation et de légèreté.

La musique peut transporter le corps et l’esprit dans une période insouciante ou des endroits lointains. Bush aimait écouter de la musique dans son atelier pendant qu’il peignait. Même si pratiquement toutes les œuvres de Bush ont été exécutées dans son domicile ou son atelier de Toronto, la musique pouvait le faire voyager n’importe où pendant qu’il peignait. Écouter un enregistrement d’Ellington et de son orchestre interprétant Take the 'A' Train pourrait vous donner l’idée de vous rendre à New York. Soudain, vous êtes là, avec du ressort dans votre démarche.

C’est peut-être la nature jazzy de ce tableau qui a convaincu l’artiste, en septembre 1976, de l’envoyer à la marchande d’art Martha Baer des galeries Acquavella à New York. Le tableau a été exposé pour la deuxième fois, de nouveau à New York, en 2015. Il a été mis à l’enchère chez Christie’s et a été adjugé pour un prix largement supérieur à l’estimation. Il n’est pas étonnant que l’œuvre ait évolué rapidement : les traits courbes de Swing Gay dégagent une impression d’optimisme et laissent le regardeur sur ses gardes. Il peut même l’entraîner dans une folle danse.

Nous remercions Sarah Stanners PhD., professeure adjointe au Département d’histoire de l’art de l’Université de Toronto et directrice du catalogue raisonné de Jack Bush, qui a collaboré à la préparation de la rétrospective sur Bush au Musée des beaux-arts du Canada en 2014 et a rédigé l’essai ci-dessus.

Cette œuvre sera reproduite dans l’ouvrage à paraître Jack Bush Paintings: A Catalogue Raisonné de Sarah Stanners.


Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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